Propriétés Le Figaro

Interview

Pas de baisse pour le haut de gamme à Paris, Olivier Lorang a créé Cities il y a 20 ans, à Paris et à Courchevel

Pas de baisse pour le haut de gamme à Paris

Photos N. R.

Olivier Lorang aime l’architecture et l’Ile de Ré. Paris, Courchevel et l’art contemporain. Et il est très impliqué dans tout ce qu’il aime. ce qui en fait un personnage plutôt atypique dans le paysage immobilier français. Il ne nous en fallait pas plus pour nous donner envie de le rencontrer.

Olivier Lorang, qui êtes-vous ?

Après des études de droit, je suis venu à l’immobilier par le biais d’une rencontre avec des aménageurs de stations de sports d’hiver. Nous étions dans les années 80 sur les domaines de Val d’Isère, Tignes, puis Courchevel où nous avons été les premiers à mettre en oeuvre le concept qui consiste à reprendre un vieil hôtel et à le transformer en appartements et hôtels de luxe.

Et vous y êtes toujours.

Oui, nous avons créé Cities, à Paris et à Courchevel, il y a vingt ans. Là, nous traitons une importante clientèle britannique, russe, belge qui s’offre de rares et magnifiques chalets que nous avons la chance de commercialiser. Et ce, bien sûr, dans la plus grande confidentialité.. C’est grâce à son hôtellerie que Courchevel connait le succès que l’on sait. Aujourd’hui, il n’y a pas moins de dix-sept hôtels quatre-étoiles. C’est ce qui explique le caractère très international de la station. C’est également ce qui explique que nous retrouvions à Paris cette clientèle avec laquelle nous nous sommes liés à Courchevel. En fait, nous intervenons là où la mode emmène nos clients. L’Ile de Ré, le Pays basque, Saint-Tropez ou le Cap d’Antibes. Et, pourquoi pas, un beau château ou un vignoble ici ou là. Chaque fois, nous travaillons avec notre réseau de correspondants en France et à l’étranger ou sur notre seul relationnel. Notre chance, c’est d’aller dans les endroits que nous aimons. À Ré, par exemple, nous sommes à l’origine de la création d’une sorte de nouveau quartier à Saint-Clément-les-Baleines avec des maisons à l’ancienne qui, à 3 000 euros le m2 il y a deux ans, n’étaient pas hors de prix. Toutes les maisons sont différentes et ce n’est pas ce qu’on appelle un lotissement mais la suite logique de l’aménagement du centre-bourg.

Vous nous recevez dans votre agence de la rue d’Assas. Comment va l’immobilier parisien ? À la baisse ?

On ne peut parler de baisse mais plutôt d’une accalmie de la hausse. Cela dit, le marché est un peu tendu entre des vendeurs qui sont tentés de surestimer leurs biens et des acquéreurs un peu plus négociateurs ou hésitants que d’habitude. Paris n’est pas encore Luxembourg ni Londres. Ici, on se concentre d’abord sur un rapport prixm2 et utilité du bien alors que, à Londres, on s’intéresse à des notions liées au plaisir de façon beaucoup plus évidente et assumée.

Et dans les quartiers qui vous entourent directement?

Dans les Ve et VIe arrondissements, comme dans le bon XIVe, les prix oscillent entre 8 et 15 000 euros le m2. Nous y avons une clientèle de familles qui cherchent à s’installer dans ces quartiers pour des raisons essentiellement scolaires, les écoles y sont plutôt beaucoup plus performantes qu’ailleurs. L’École alsacienne en est un bon exemple. De leur côté, les biens d’exception de ces quartiers atteignent des altitudes différentes. Mais dans ces cas-là, personne n’achète des mètres carrés. Il est évidemment difficile de donner une moyenne dans la mesure où chaque bien que nous vendons est unique, avec ses qualités très spécifiques. La seule chose que l’on puisse affirmer, c’est que le turn-over dans le marché haut de gamme a nettement ralenti. Ce qui se traduit par une relative pénurie de biens disponibles.

Qu’est-ce qui vous agace le plus dans ce métier ?

La réputation du monde de l’immobilier. Au motif que quelques-uns ne travaillent pas comme on doit le faire, ce sont des centaines de pofessionnels sérieux qui en pâtissent. Ce métier ne s’improvise pas, il requiert de la rigueur et de l’expérience.

Et ce qui vous fait vibrer ?

La nouveauté, les personnalités de nos clients, la beauté ou la magie des lieux que nous découvrons. C’est un peu comme la haute couture.

Vous êtes aussi très impliqué dans l’art contemporain…

Oui, Cities est partenaire de la Galerie W, rue Lepic à Paris. Pour l’amour de l’art puisque cet endroit présente beaucoup de belles choses dans un esprit d’avant-garde très pointu. Et par goût de l’architecture. La Galerie W est aussi un lieu étonnant dans une maison de Montmartre - c’est mythique - qui a été transformée avec talent. Et cette galerie a, je crois, rencontré son public. Chaque vernissage est un véritable évènement pour une clientèle aussi parisienne qu’internationale. Je dois dire que c’est une très bonne surprise. Si Paris n’est pas une capitale économique, elle a toujours tenu, et continue de le faire, un premier rôle dans le monde de l’art et de la culture.

« On ne peut parler de baisse mais plutôt d’une accalmie de la hausse. »