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Marché de l'immobilier

Laurent Demeure, CEO de Coldwell Banker : « Une croissance moyenne des prix de 3% en France en 2023 sur le marché premium »

, publié le 12 décembre 2023

Basé sur les prix affichés par les annonces sur des biens compris entre 1 et 5 millions d’euros dans 24 villes en France, Belgique ou Suisse, le baromètre des prix Coldwell Banker montre que le marché premium résiste mieux que le marché classique, notamment dans l’hexagone, anticipant un regain de vitalité dès le second semestre 2024

Mardi 12 décembre, à l’occasion d’une conférence de presse, Laurent Demeure, CEO de Coldwell Banker Europa Realty, a dévoilé en exclusivité le baromètre des prix du groupe immobilier, qui concerne le biens mis en vente entre 1 et 5 millions d’euros dans 24 villes en France, Belgique et Suisse. Une analyse exclusive, basée sur les données PriceHubble. "Dans ce secteur de l’immobilier de luxe, tout n’est pas rose mais tout n’est pas morose non plus. On note une résilience sur les prix qui résistent mieux que ceux de l’immobilier classique", constate Laurent Demeure.

Le segment du luxe résiste partout, mais c’est en France où l’on atteint les plus fortes hausses de prix. Notre baromètre, basé sur le prix des annonces immobilières, observe en effet une croissance moyenne des prix de 3% dans l’hexagone en 2023, soit l’équivalent de l’inflation. Un chiffre facial, certes avant tous les actes de vente, mais qui démontre l’attractivité et la robustesse de l’immobilier de prestige à l’échelle nationale. Cette hausse est principalement imputable aux villes du Sud (Nice, Antibes, Cannes, Saint-Tropez), qui restent des valeurs refuge. Ainsi, la croissance des prix à Antibes atteint 14%, avec un prix au m2 à 11 860 euros sur le segment premium. A Cannes, les prix augmentent de 10%, pour atteindre 12 920€ /m² et à Nice, +9%, avec des prix de 9 929€ /m². En revanche, à Bordeaux, Nantes ou Biarritz, on observe des baisses de prix, car la demande y a été particulièrement forte après le Covid, tandis que Paris reste stable ». La Suisse, où Zurich fait figure de ville la plus chère (16 859 euros le m2), demeure un marché attractif mais la hausse des prix semble terminée, tandis que la Belgique tourne au ralenti.

Des opportunités d’achat en 2024

En parallèle, le volume global de biens mis en vente baisse fortement : alors que 2021 et 2022 ont marqué une forte croissance des volumes sur le marché de l’immobilier haut de gamme, pour atteindre près de 80 000 annonces, l’année 2023 retrouve le niveau de 2019, avec plus de 40 000 biens sur le marché. « Chez Coldwell Banker, on observe également un fort différentiel des marges de négociation avec le segment classique. Ainsi, les prix des biens de luxe sont négociés en moyenne de 8% par rapport au prix affiché, alors que la négociation s’établit à 24% sur le marché classique », souligne Laurent Demeure. De nombreux indicateurs laissent augurer une année 2024 encourageante, au sein d’un marché premium « assagi ». « En France, l’inflation est désormais sous contrôle (+2,8% prévus par la Banque de France en 2024), pour un taux de croissance estimé à +0,9% l’an prochain, tandis que les taux d’intérêt sont au maximum et devraient baisser entre juin et septembre 2024, détaille Laurent Demeure.

Vers une baisse de prix modérée 

En cette fin d’année 2023, on n’observe plus d’anticipation à la hausse des vendeurs, qui se projettent maintenant dans un marché de négociation. Nos analyses anticipent dans ce cadre une baisse des prix modérée au 1er semestre 2024, de l’ordre de 4 %, dans 24 les villes analysées par notre baromètre (probablement jusqu’à 10% à Nantes ou Bordeaux). Cette période sera donc probablement le meilleur moment pour acheter, et profiter de la correction de ce marché premium, puisqu’à partir de juin, en raison de la maîtrise de l’inflation et de l’arrêt de la hausse des taux, si ce n’est du début de leur diminution, le marché global devrait repartir dans un cycle positif ». D’autant que la rareté des biens haut de gamme va perdurer, car il n’y a quasiment pas de constructions dans le neuf, alors que la demande reste bien supérieure à l’offre.

Cette demande devrait aussi être portée par l’augmentation de 28 % du nombre d’ultra-riches attendue d’ici 2026, une clientèle internationale susceptible d’investir en France. « Dans notre pays, le marché premium suit donc la tendance de fond du marché classique, à savoir une baisse des volumes de transaction et une moindre croissance des prix, mais semble mieux résister, les écarts étant amenés à se creuser l’an prochain entre ces 2 marchés, prévoit Laurent Demeure car la rareté des biens de luxe pose un véritable problème ». Trimestriel à partir de 2024, le baromètre des prix Coldwell Banker va permettre de vérifier toutes ces hypothèses.