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Volvo S 80, Passer de l’ombre à la lumière.

Volvo S 80
CHEZ VOLVO, LA NOUVELLE BERLINE DE LUXE S 80 RASSURE LE CONDUCTEUR EN DÉPLOYANT UN IMPORTANT ARSENAL SÉCURITAIRE.

Passer de l’ombre à la lumière.

Le lot commun de tous les constructeurs soucieux de se tailler une part du marché des routières de luxe sous hégémonie de Audi, BMW et Mercedes. Une équation parfois compliquée à résoudre lorsque l’on sait que les spécialistes allemands ne laissent que des miettes à leurs concurrents depuis plusieurs décennies.

Chacun avance donc avec ses arguments et malgré les résultats modestes de la S 80 qui coiffe la gamme depuis 1998, Volvo ne baisse pas les bras. Le constructeur affiche même de nouvelles ambitions VOLVO S 80 La Volvo S 80 avec la deuxième génération de la S 80 qui partage sa plate-forme avec les nouveaux monospaces Ford S-Max et Galaxy, et loge pour la première fois sous le capot un V8 et un six cylindres en ligne, indispensables pour le marché américain. Autre fait notable, la S 80 précède une offensive produit jamais vue chez Volvo et riche de neuf nouveaux modèles d’ici à trois ans.

Sur le parking, la nouveauté ne saute pas aux yeux. Respectant l’ADN de la marque et les proportions de sa devancière, la nouvelle S 80 apparaît comme une grosse S 60. La silhouette gagne en finesse et en prestance tout en affichant un gain de 6 cm en largeur et 4 cm en hauteur pour une longueur inchangée (4,85 m). Quant à l’augmentation de l’empattement (+ 4 cm), elle ne profite guère à l’habitabilité. D’un volume de 480 litres, le coffre affiche un déficit de 60 litres par rapport à une Mercedes Classe E et pèche par l’étroitesse de son ouverture et l’absence d’assistance électrique. Mais la S 80 a d’autres arguments à faire valoir.

À commencer par le dessin épuré du tableau de bord, le raffinement des matériaux (cuir, bois ou aluminium), et la fine console centrale rapportée apportant une touche contemporaine à une finition qui n’a rien à envier aux références de la catégorie.

Marotte de Volvo depuis des décennies, la sécurité a été le fil conducteur du développement de cette S 80. Elle dispose ainsi, entre autres perfectionnements, de nouveaux airbags latéraux à compartiments séparés, un pour les hanches et un pour la poitrine, et d’une nouvelle génération du système anti-coup du lapin, permettant au dossier et l’appuie-tête de suivre les mouvement du corps lors d’un choc par l’arrière.

L’arsenal sécuritaire prend aussi d’autres formes : système BLIS composé de caméras fixées aux rétroviseurs avertissant le conducteur par un voyant lumineux de la présence d’un objet dans l’angle mort, radar anticollision jumelé au régulateur de vitesse déclenchant des alarmes sonores si l’on s’approche trop de la voiture que l’on précède. Ces systèmes trop sensibles, surtout sous la pluie, n’interviennent pas toujours à bon escient. Plus utile, la télécommande permet de vérifier à distance le verrouillage des portes. Jusqu’à une distance de 100 m, le boîtier avertit aussi des intrusions malveillantes grâce à un nouveau détecteur de battements cardiaques.

Couplé d’office à une pseudo transmission intégrale (visco-coupleur), le V8 (315 ch) et le 6 cylindres en ligne (238 ch) flattent les sens par leur sonorité agréable et par couple confortable mais les sensations restent édulcorées par une boîte lissant les passages de rapports. En attendant une version de plus de 200 ch en 2007, le D 5 s’est montré plaisant à l’usage, à défaut d’afficher des reprises très consistantes.

Enfin, la S 80 tient son rang de routière au long cours sans sourciller, assurant un confort et une tenue de route de haut niveau. Reste la direction peu franche et la suspension pilotée offrant trois lois de châssis trop proches. Au final, Volvo a réussi à réunir l’ensemble des attributs permettant à la S 80 de se poser en alternative sérieuse aux Allemandes.

De 36 550 à 61 800 euros.

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