Propriétés Le Figaro

Portrait

Un épicurien très occupé, Laurent Dassault garde toujours du temps pour son château bordelais.

Un épicurien très occupé

Photos Mathieu Garçon, D.R.

Il mène de front mille activités très diverses mais garde toujours du temps pour ce château bordelais qui est dans la famille depuis cinquante ans.

En 1955, Laurent Dassault avait deux ans quand son grand-père Marcel a acheté cette propriété de 27 hectares, une des plus grandes de Saint-Émilion, havre privilégié cerné de vignes alignées comme des escadrilles. “Un jour, en 1994, mon père a demandé qui souhaitait s’occuper du vignoble. Et c’est moi qui ait été désigné par cooptation”, précise-t-il. Bonne pioche pour cet esthète, rigoureux et passionné qui, immédiatement, recrute comme régisseur et maître de chai Laurence Brun-Vergriette (dont le père avait occupé les mêmes fonctions pendant 15 ans), et produit son premier millésime, le formidable 1995. En même temps, Laurent Dassault lance dans d’importants travaux dans ce château Napoléon III de 1 000 m2. L’architecture (à l’exception d’une tourelle) ressemble à s’y méprendre à celle du château Cheval-Blanc, le premier cru de Bernard Arnault.

Il faut dire qu’au moment de leur construction et jusqu’au début du siècle dernier, les deux domaines appartenaient au même propriétaire. Pour lui redonner son lustre d’antan, Laurent fait alors appel à un architecte et à un décorateur girondin qui modifient les plans de l’étage, laissent apparaître poutres et pierres intérieures, aménagent un appartement pour lui et une chambre d’hôtes, installent les régisseurs dans l’aile droite, repensent la cuisine et la salle à manger pour en faire un lieu de dégustation. “J’ai voulu respecter le style et l’identité du château et le rénover tout en le gardant dans son jus”. En 1997, le chai est entièrement reconstruit, puis c’est le tour du bouteiller et du cuvier.

En 2001, grâce à l’appui de son père, il rachète Château-La-Fleur, domaine mitoyen de 6,3 ha. “Lorsqu’il a fait l’acquisition de ce domaine, mon grand père pensait qu’il deviendrait un formidable outil de communication. Il avait raison. Situé à proximité de nos sites aéronautiques de Mérignac et de Martignac, Château-Dassault permet de recevoir nos clients de l’aviation civile et militaire. Nous sommes les seuls fabricants d’avions dans le monde, à pouvoir recevoir nos clients de cette manière là. C’est pour eux un véritable dépaysement et l’occasion de découvrir les saveurs et les spécialités culinaires de Saint-Émilion. Cela contrebalance le côté un peu froid de la haute technologie”.

Malgré les nombreuses activités qu’il mène de front - il est notamment chargé du développement et de la diversification du groupe Dassault en France et à l’étranger, gère ses domaines viticoles au Chili et en Argentine et, depuis l’été dernier, préside le comité de développement d’Arcurial - Laurent l’épicurien, se rend chaque mois à Château-Dassault et, au moment des vendanges, s’y installe à demeure. Associant travail et détente, il en profite pour faire la tournée des voisins et amis et déguster leurs vins.

Il s’accorde même parfois une partie de golf.

“Mon bonheur est de pouvoir emmener là-bas toute ma famille : ma femme Martine, mes fils, Julien et Adrien et Jocker, dit Jojo la terreur, mon cocker américain”. Un bonheur que ce collectionneur et grand amateur d’art contemporain savoure alors comme le meilleur des crus.

« Laurent Dassault garde toujours du temps pour son château bordelais. »