Propriétés Le Figaro

Portrait

Bernard Magrez , Collectionneur de château

Bernard Magrez
Aussi infatigable qu’entreprenant, ce fringant septuagénaire occupe très fort le devant de la scène viticole et collectionne les châteaux. Bernard Magrez

Vingt-six en Bordelais, cinq en Languedoc, sept dans le reste du monde (Californie, Espagne, Portugal, Maroc, Argentine, Uruguay), des chiffres ahurissants, sans commune mesure avec ce que réalisent les autres tycoons du mondovino. C’est facile, il n’a pas de concurrents dans le secteur du vin de haute qualité. Personne au monde n’est capable d’aligner pareille collection. Pour ce qui nous intéresse plus particulièrement, les jolies traces qu’ont laissées ensemble l’architecture et l’histoire, le bilan est étonnant.

Plusieurs grands châteaux et deux chartreuses (une simple et une double, pour être vraiment complet). Il y a Pape-Clément, en pays de Graves, dont l’histoire remonte au XIIIe siècle quand i l était la propriété de celui qui allait devenir le pape Clément V sous le règne de Philippe Le Bel. Il y a la Tour-Carnet, en Médoc, érigée en 1120. Pérenne, un château à l’ampleur majestueuse du XIXe, à Blaye.

Fombrauge, à Saint-Émilion, construit en 1650. Une belle pièce chic et symétrique du XVIIIe, le château Pougey dans les Graves. À lire un tel inventaire, on a l’impression de tourner les pages de Propriétés Le Figaro, à ceci près que rien n’est en vente. Bernard Magrez aime ses maisons. “Pour tout le monde, et surtout mes amis étrangers, un château est un mythe.

C’est une histoire, un caractère chaque fois unique, des jardins admirables. Et cela fait plaisir aux gens qui y viennent.” Pas seulement, Bernard Magrez admet volontiers que ses châteaux font partie de l’image de l’entreprise viticole qu’il a construite ces dernières années. Mais “c’est aussi dans ces maisons que j’ai installé mes collections. J’ai des passions et je les répartis dans les châteaux. Une collection de meubles XVIIIe, une autre mais Napoléon III, des bronzes animaliers du XIXe, des natures mortes aux fleurs du XVIIe. J’ai aussi quelques voitures à Pérenne mais ce n’est pas très glorieux.”

Son château préféré, c’est sans doute Pape-Clément. C’est le premier de sa collection. Non seulement il l’a acquis il y a plus de 35 ans mais c’est aussi le premier de ses vignobles.

Château-pape-clément, le vin, vient de se voir décerner la note maximale par le célèbre Robert Parker, grand gourou du vin mondial. Un très rare 98-100 sur 100 pour son millésime 2005 à l’égal d’un château-latour ou d’un château-margaux. Mais comment arrive-t-on à un tel niveau d’excellence ? “Par le travail, mon cher monsieur”. Je m’en doutais.

« Collectionneur de châteaux »