Propriétés Le Figaro

Édito

Architecte en chef

Architecte en chef

Joël Robuchon

Mon père était maçon et mon rêve, enfant, était de devenir architecte. À cette époque, avec mes amis, nous jouions souvent à Poitiers où je vivais, dans l’église Notre-Dame-la-Grande. J’étais subjugué par son architecture.
L’architecture m’a toujours intéressé et a toujours influencé le choix des emplacements et le décor de mes restaurants, que ce soit en France ou à l’étranger. À Tokyo, j’ai installé mes restaurants dans la réplique d’un château français, qui a été édifié en faisant venir les pierres de ma terre natale, le Poitou.
Le choix de l’emplacement de mes restaurants a toujours été guidé par l’architecture des lieux. À Las Vegas, par exemple, le concept architectural du restaurant gastronomique est un hôtel particulier à la française comme si les clients se rendaient chez moi. À Bangkok, « l’Atelier de Joël Robuchon » est situé à la base de la plus haute tour de la ville, le MahaNakhon Cube, dont l’architecture est révolutionnaire avec ses incroyables jardins suspendus.
À Bordeaux, le restaurant gastronomique se trouve dans un hôtel particulier du XIXe siècle, La Grande Maison, appartenant à mon ami Bernard Magrez. À Macao, l’établissement « Robuchon au Dôme » se situe au 43e étage de l’hôtel Grand Lisboa sous un extraordinaire dôme et offre une vue imprenable sur Macao.
Le prochain Atelier, à Shanghai, ouvrira dans le plus bel immeuble Art Déco de la ville, le Bund18, édifié en 1923. Celui de Montréal sera installé dans un bâtiment d’exception qui était celui du pavillon français à l’Exposition universelle de 1967.
Et pour finir (enfin pour l’instant…), à Genève, j’ouvrirai un nouvel « Atelier » au bord du lac Léman dans un ancien hôtel des années 1920, qui était devenu le siège de HSBC.
Pour moi, architecture et concept sont des atouts majeurs dans la réflexion de ma démarche gastronomique.